Le secteur évolue vers des événements hybrides, même si le direct restera incontournable

Fin novembre, nous nous sommes entretenus avec Heidi Martens, responsable de l'association Brussels Special Venues. Heidi organise également des réunions d'équipe de plusieurs jours pour des entreprises par l'intermédiaire de sa société Limish. Elle a commencé à travailler pour BSV il y a huit ans. La fédération a été fondée en 2006 et représente les 'sites d'exception' à Bruxelles. Entre-temps, le groupe compte déjà une quarantaine de membres, et depuis septembre 2021, il est également devenu membre de l'Event Confederation, qui le chapeaute.

Lobby

Selon vous, qu'est-ce qui a le plus changé dans le domaine des événements (d'entreprise)?

Heidi: "Je vois deux évolutions majeures. Tout d'abord, notre secteur est peuplé de professionnels et de milléniaux créatifs qui, depuis le début des années 2020, ne sont plus aux commandes de notre industrie. Actuellement, c'est le gouvernement qui détermine à quoi doit ressembler un événement. Cela limite la créativité, alors que nous avons en fait une grande expérience de ce à quoi un événement peut et doit ressembler en toute sécurité. Nous aurions préféré avoir davantage notre mot à dire."

"Deuxièmement, il y a la création de l'Event Confederation. La crise de la Covid nous a rappelé, pour beaucoup, notre priorité: pouvoir et être autorisés à travailler. Cette fédération fonctionne actuellement comme un outil de lobbying, et l'intention est de peser également sur le dossier des codes NACE dans un avenir proche et de créer son propre comité mixte sectoriel."

"On observe une évolution vers des réunions multi-hub: des groupes plus petits dans différentes villes suite à un événement international"

Événements hybrides

Quelle est la principale évolution dans votre secteur?

"Les événements sont de plus en plus hybrides et en direct, et il est probable qu'ils le resteront. L'aspect 'live' reste incontournable, mais vous remarquez que la tendance aux organisations hybrides ne fait plus exception. Beaucoup de nos membres ont donc conclu des partenariats avec des entreprises spécialisées pour rendre possibles ces événements hybrides, voire 100% numériques. Vous pouvez perdre des revenus sur la restauration, par exemple, mais d'un autre côté, les exigences en matière de capture et d'expérience d'un événement numérique sont plus élevées. Ce qui en soi apporte un équilibre aux revenus. En effet, ce n'est pas si facile de motiver vos participants à s'asseoir devant un ordinateur. Il faut donc tout mettre en œuvre pour qu'ils en aient envie."

"Je pense également que les événements hybrides resteront au programme une fois la crise passée. Il y a déjà beaucoup moins de vols internationaux. À Bruxelles, qui a toujours attiré un public international, vous pouvez déjà constater une évolution vers des réunions multi-hub: des groupes plus petits dans différentes villes à la suite d'un événement international."

"En outre, la peur s'est insinuée chez le client final. Nos lieux d'accueil doivent donc être très flexibles. Nous avons cependant remarqué qu'une fois les rênes desserrées (comme l'été dernier), il y a eu une invasion de demandes. Mais maintenant que la 4e vague fait rage, vous remarquez que les clients hésitent à nouveau. Les délais de confirmation s'allongent, les conditions d'annulation sont de plus en plus demandées... tout cela signifie que nos membres doivent être plus flexibles. En outre, ils doivent être conscients de toutes les directives possibles, notamment pour les clients internationaux qui connaissent moins bien la situation en Belgique. Il est crucial que ces lignes directrices soient sans ambiguïté et s'appliquent également à l'ensemble du territoire afin qu'il n'y ait pas de concurrence déloyale entre les régions."

Secteur saisonnier?

Une nouvelle forme de coopération sera-t-elle nécessaire entre clients et fournisseurs dans votre secteur?

"La flexibilité est le mot clé pour tous. Et aussi plus de professionnalisation et de coopération. Il n'y a pas eu de concurrence ou de rivalité entre nos membres depuis 15 ans. C'est la force d'une association comme la nôtre. Et nous devons également transmettre cette force à nos fournisseurs."

Quelles sont vos attentes et celles des membres pour 2022?

"J'espère que ce ne sera pas le cas, mais si cette crise doit perdurer quelques années encore, le secteur de l'événementiel pourrait évoluer vers une activité saisonnière. Les événements seront plus hybrides en automne et en hiver et revivront au printemps et en été. En outre, une spécialisation accrue sera nécessaire, surtout si nous partons en tournée numérique."

Créativité

Quels conseils avez-vous à donner aux clients qui souhaitent organiser un événement dans les mois/années à venir?

"L'une des choses les plus importantes que j'aimerais souligner auprès des clients, c'est qu'ils doivent tout mettre en œuvre pour que leur public s'intéresse à un type d'événement différent. Un événement qui ne serait pas organisé en live, mais en partie numérique, parce que le but est quand même d'attirer le plus de monde possible, n'est-ce pas? Soyez donc créatif. En outre, je recommande de travailler avec des professionnels, afin que vous soyez vraiment au courant de tout. Prévoyez différents scénarios: votre événement pourrait ne pas se dérouler comme vous l'aviez imaginé. Et planifiez à temps, aujourd'hui plus que jamais. Le printemps sera là plus vite que vous ne le pensez et les demandes se font déjà nombreuses. On ne s'arrête pas de vivre. Les gens veulent continuer à se voir, aucun gouvernement ne pourra jamais empêcher cela."