- 03 mai 2022
Le secteur de l'événementiel redémarre, mais une pénurie de personnel inédite se fait cruellement sentir
Les besoins sont importants, la chasse aux talents est donc ouverte
Il va sans dire que la crise de la COVID fut désastreuse pour le secteur de l'événementiel. Toutefois, même si la branche a rebondi et n’est pas restée les bras croisés, la pénurie de personnel pose désormais un sérieux défi. Event Confederation et Live 2020 ont donc opté pour une campagne sectorielle sur les médias sociaux afin de mettre en avant les atouts de ses métiers. Il s’agit d’une première pour ce secteur, mais les besoins sont trop importants face aux
nombreux projets prévus.
Stijn Snaet, porte-parole d’Event Confederation : « Le secteur a toujours attiré les demandeurs d’emploi. Et cet environnement créatif, varié et parfois international est très prisé. Mais aujourd'hui, malheureusement, ses atouts ne suffisent plus à pourvoir les postes vacants. Les besoins sont très importants. De nombreuses entreprises proposent déjà des solutions créatives pour le recrutement, le secteur est connu pour cela, mais nous avons vraiment besoin de
personnes supplémentaires. Le secteur séduit ceux et celles qui ne recherchent pas un horaire de bureau, mais plutôt un emploi stimulant et positif, sans exigence de diplôme spécifique et où l’on apprend sur le tas. En outre, le secteur belge de l'événementiel. »
La guerre des talents est terminée
Le secteur fait appel à une diversité de profils et de talents et à des personnes ayant beaucoup d'énergie, de créativité et de patience : techniciens, planificateurs et organisateurs, commerciaux, touche-à-tout...
Dirk Van Roy, CEO Easyfairs : « C'est peut-être devenu un slogan, mais en interne, je l'utilise régulièrement : "La guerre des talents est terminée. Le talent a gagné". Aujourd'hui, c'est l'employé ou l'employé potentiel qui pèse les options. Ce n'est plus l'employeur qui a le dessus. Bien sûr, il ne s'agit plus seulement d’une question de mérite. La situation dans son ensemble avec les possibilités de formations, la recherche du plaisir, l'entrepreneuriat durable, un environnement créatif, etc. doit séduire. En tant qu'entreprise, nous devons donc être plus visibles et plus
attrayants afin d'attirer les bons profils. »
Relations avec les partenaires et planification sous pression
Le secteur travaillait avec 50 % d'employés permanents et s'appuyait pour les autres 50 % sur des freelances, des jobs d’étudiant et des bénévoles. Aujourd’hui, les organisateurs et leurs fournisseurs peinent à les attirer et donc à remplir leur planning.
Damien Dufrasne, organisateur du Dour Festival : « Pour nos propres collaborateurs, nous avons pu anticiper en les « bloquant » déjà depuis le début de l’année. En revanche, nos fournisseurs rencontrent davantage de difficultés. Nous sommes obligés d’investir en stockage et en transport de notre côté afin de nous assurer le matériel nécessaire. Certains de nos partenaires habituels ne sont pas en mesure de nous livrer au moment souhaité. »
Coralie Berael, Venue Manager Forêt National : « Notre équipe fixe est au complet, mais ne représente en nombre qu’une petite partie du personnel requis. Nos partenaires réguliers peinent à répondre à nos besoins. Il s’agit de jobs d’étudiant, de techniciens, de machinistes (itinérants), de personnel horeca et de sécurité. Cela a un impact pour le planning de nos activités. Il est clair que nous avons besoin de personnes aux profils variés. J’appréhende les mois à venir avec corporates & festivals qui s’activent encore plus et entrent donc en concurrence. »
Une solution serait à l'étranger ?
La solution pourrait venir d’un recrutement plus large, au-delà des frontières nationales et qui apporterait de la flexibilité en termes de planning. Cependant, la priorité du secteur est d’abord de recruter localement.
Tom Van Hemelrijck, CEO Central Europe de PRG : « Nous constatons clairement une pression sur la disponibilité des talents et des connaissances, ce qui nous pose des défis opérationnels. Nous sommes en train d’y remédier. Grâce à notre envergure internationale, nous pouvons envisager des solutions plus larges et, par exemple, faire appel à notre société en Allemagne qui compte 150 employés, afin d'être encore plus flexibles. Car le problème se pose partout en
Europe. Cette augmentation d'échelle nous donne accès à des solutions d'un tout autre ordre que le local. »